L’ESCAMPETTE
lente et durable
L’ESCAMPETTE,
lente & durable
L’Escampette est une maison indépendante, attachée à l’écologie du livre, qui ne publie qu’à compte d’éditeur, promeut son catalogue dans la durée, et ne détruit pas ses stocks.
Ses livres sont distribués en France, Belgique et Suisse par LES BELLES LETTRES.
L’Escampette est membre de l’association nationale POUR L’ÉCOLOGIE DU LIVRE, et elle a adhéré en 2024 à l’association FABRICATION HUMAINE.
Créée à Bordeaux par Claude Rouquet, riche d’un fonds de plus de 150 auteurs et autrices et d’un catalogue d’environ 260 titres disponibles de littérature française et étrangère, L’ESCAMPETTE lente et durable poursuit son aventure à Montmorillon dans la Vienne, au sein du Consortium coopérative, sous la coordination de Sylviane Sambor, et avec la complicité de Vincent Jacq et d’un collectif d’ami(e)s.
À partir de son 30e anniversaire, elle a fait le choix de ne (presque) plus publier de nouveautés et de concentrer ses activités sur la promotion des ouvrages encore disponibles. Elle continue d’inviter à découvrir ses « vieux » livres neufs chez les libraires et en circuits courts.
Les éditeurs
Sylviane Sambor
Après une enfance et une adolescence heureuses qui l’ont menée des grisailles de la banlieue parisienne à la douce campagne agenaise, Sylviane Sambor tombe amoureuse d’un grand lecteur et de Bordeaux où elle fait ses études et s’engage en littérature, avec comme seule ligne de conduite ses coups de cœur, et le désir de les partager comme des gourmandises.
Militante de la lecture et de l’émancipation par l’éducation et la culture, elle a créé et animé dans l’ex-Aquitaine, de 1987 à 2003, le festival « Carrefour des littératures », entreprise culturelle ouverte sur l’Europe et l’espace méditerranéen, qui a contribué à faire connaître en France la littérature portugaise, et nombre d’auteurs arabes, israéliens, italiens, suisses ou belges, en organisant des événements qui associaient également musique, cinéma, et saveurs de la cuisine et des vins.
En 1991, elle contribue à la création des éditions L’Escampette pour la publication du livre qu’elle vient d’organiser : Saveurs de Porto, y fait paraître l’année suivante Montaigne, 1533-1592 avec son compagnon Claude Rouquet, avant de lui passer les rênes début 1993 pour ne plus se consacrer qu’au « Carrefour des littératures ».
Elle se voit confier fin 2003 la direction du Centre du livre et de la lecture en Poitou-Charentes, poste qu’elle a occupé jusqu’en 2013 à Poitiers avec un réel bonheur.
Après une reprise d’études au Cnam où elle découvre, enthousiaste, l’héritage de Pierre Leroux, père du socialisme associationniste et inspirateur de l’économie solidaire, elle coordonne aujourd’hui – au sein du Consortium Coopérative – L’Escampette, dont elle a relancé les activités en 2016 après le décès de son conjoint.
Elle est chevalier de la Légion d’honneur, chevalier des Arts et Lettres, et le Portugal l’a faite commandeur dans l’ordre de l’Infant Dom Henrique.
Le plus important pour elle reste cependant le goût de l’aventure et de la liberté, la foi dans l’humain et les merveilles qu’offre la vie à qui sait les recevoir.
Sylviane Sambor a coordonné la publication de Saveurs de Porto (éd. 1991 & 2003), de Montaigne 1533-1592 d’Eduardo Lourenço, de L’Écume des voyages de l’écrivain Vincent Jacq, des deux ouvrages de la collection SAVEURS & TERRITOIRES, et de Le retour d’Eijirô de Philippe Brunet (parution 2025).
Sylviane Sambor, Interview de Sylviane Sambor dans l’émission « Des mots de minuit » de Philippe Lefait, 2020
Discours de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, septembre 2013
Jean-Claude/Vincent Jacq
Par la branche maternelle, Jean-Claude Jacq descend d’une famille de boat-people napolitains et siciliens débarqués en Algérie à la fin du XIXe, puis émigrés au Maroc dans les années 20, où sa mère rencontre un jeune Breton, issu d‘une famille de marins brestois. Il en sera en mars 1951 le résultat vagissant, à Rabat où se déroule son enfance. C’est pour obtenir un diplôme de sciences politiques et une agrégation de lettres qu’il doit affronter, étudiant, les frimas bordelais.
Après être retourné enseigner quelques années à l’université Mohammed V, il s’oriente vers la diplomatie. C’est ainsi qu’il dirige des réseaux culturels au Brésil et au Portugal, passe trois ans en Israël comme conseiller culturel à l’ambassade de France, puis s’épanouit franchement comme sous-directeur des sciences sociales, humaines et de l’archéologie au ministère des affaires étrangères.
En 2001, il est élu secrétaire général de l’Alliance française en charge du réseau mondial des Alliances.
Dans ces fonctions ou à titre personnel, il voyage dans une centaine de pays sur les cinq continents.
Ancien membre de la commission nationale française à l’Unesco, il a siégé, avec une délectation ambiguë, aux conseils d’administration tourmentés de l’École française d’Extrême-Orient et de l’Institut français d’archéologie orientale. Il garde une tendresse particulière pour les archéologues et les épigraphistes, auprès desquels il a beaucoup appris. Dans un moment d’égarement administratif répété, on le fait chevalier de la Légion d’honneur et chevalier de l’ordre national du Mérite.
Sous le nom de Vincent Jacq, il a publié divers ouvrages dont Chambre haute (L’Équinoxe, 1982), Odeur d’encre, odeurs d’îles (Julliard, 1991), 23 moments de l’embouchure (L’Escampette, 1993), L’écume des voyages (L’Escampette, 2016) et a donné des entretiens sur France-Culture, à La Quinzaine littéraire ou à la revue Levant.
Depuis 2017, Vincent Jacq est l’éditeur de plus d’une vingtaine d’ouvrages à L’Escampette. Il a poursuivi la publication d’écrivains déjà inscrits au catalogue (Mohammed Bennis, Allain Glykos, Nuno Judice, Jacques Lèbre…) ; et y a fait entrer les poètes américains Galway Kinnell et Stuart Dybek, les autrices Malika Berak, Karen Dutrech, Christine Payeux, Eliane Saliba Garillon, et les auteurs de prose Patrick Corneau, Cyril Leclerc, Marc Pellacœur.
Claude Rouquet
Après 25 ans d’édition, qui lui ont acquis le respect unanime de ses pairs, Claude Rouquet nous a quittés en janvier 2015. Voici le texte qu’il avait rédigé pour notice biographique :
Claude Rouquet est né en 1946, et non en 1972, comme il le dit aux jeunes filles. Au mois d’août, le 9, mais peut-être le 8.
Il achète son premier livre vers l’âge de 10 ans, dans un bac de brocante, et uniquement pour la couverture.
Un peu plus tard il touche son premier ballon de rugby.
A 15 ans, il achète son premier livre de poche et devient un lecteur compulsif.
Lit Le Grand Meaulnes.
Ses trois passions, la littérature, le rugby et les demoiselles l’éloignent du collège technique où l’on s’acharnait à lui enseigner l’électricité.
Lit André Breton.
Il accomplit, au service de la Nation, un service militaire où il réussira du premier coup toutes ses vaccinations.
Lit Gérard de Nerval.
Compte tenu de ces compétences accumulées, il trouve un emploi de vendeur au porte à porte qui lui sabordera le moral durant deux ans.
Lit Julien Gracq.
En 1970, une grosse firme de supermarchés l’emploie au titre d’assistant commercial, ce qui ne veut rien dire mais est rémunéré au Smic de l’époque, ce qui lui permet de ne plus rougir devant ses parents.
Lit Georges Simenon.
En 1972, il commence une carrière commerciale dans le monde de la chaussure qui durera 20 ans (pas la chaussure mais la carrière) et lui assurera un statut tout cuir.
Lit Jean Genet et Marcel Proust.
En 1992, licencié économique, il décide de devenir enfin raisonnable,
Et crée une maison d’édition, L’Escampette. Il relit régulièrement Le Grand Meaulnes, André Breton, Gérard de Nerval, Julien Gracq, Georges Simenon, Jean Genet et Marcel Proust.
Ses trois passions sont la littérature, le rugby et une unique demoiselle.
De janvier 1993 jusqu’à son décès en 2015, Claude Rouquet a été l’éditeur et l’artisan du catalogue de L’Escampette.
& CLAUDE ROUQUET vu par…
Alberto Manguel (hommage lors d’un colloque à l’université de Poitiers – octobre 2021)
Claude Chambard (deux hommages – 2016 & 2015)
Les Yeux d’IZO (film documentaire – 2009)
CONFLUENCES / Rencontres littéraires