Si l’on ne trouve pas de romancier ou de poète directement traduit du grec, au catalogue de L’ESCAMPETTE, plusieurs voix francophones entretiennent cependant d’étroites relations avec ce pays d’îles, de lumières et d’ancestrales cultures : la Grèce emplit les carnets du Breton Marc Le Gros dans Icaria & autres lieux (2013). On la retrouve dans Grec d’Idelette de Bure (1996) qui narre l’histoire d’un moine et d’un enfant syrien fuyant de sombres turbulences aux environs de l’An Mil ; ou dans le lumineux L’éphèbe couronné de lierre (1995) dans lequel Simonne Jacquemard – amie de l’helléniste Jacqueline de Romilly, et lauréate des prix Renaudot en 1962 et de l’Académie française en 1999 – illustre combien danser – parade suprême et désir d’envol – est une manière de consommer l’union avec les Immortels, de s’identifier à eux.
Allain Glykos, quant à lui, est le plus grec des écrivains français de L’Escampette : de la douzaine de titres parus depuis 1994 se détache la figure tutélaire du père de l’auteur, Manolis, chassé des terres d’Asie mineure par les troupes de Mustafa Kemal en 1922… Présence grecque dont le souvenir surgit à nouveau au milieu de migrants syriens débarqués sur l’île de Chio, un jour de 2015, eux aussi chassés par la guerre presque un siècle plus tard. Autres migrations et pourtant mêmes figures de l’exil que ressuscite l’Histoire tragique des humains…
La Grèce sait aussi être plus joyeuse et légère, lorsque la romancière libanaise Eliane Saliba Garillon en fait le théâtre de son dernier roman : Après avoir bu mon café, j’ai tout quitté pour une île grecque : histoire pleine d’optimisme, d’humour et d’émotion qui donne envie d’aller s’installer à Paros – comme le fait la narratrice, et avant elle l’autrice américaine qu’elle traduit – pour y goûter la générosité et le goût de la vie propres à l’âme grecque.